Des records et pas franchement grand-chose à dire
La semaine qui vient de s’écouler aura été tronquée par Noël, mais sur ces quelques jours ouverts, le Nasdaq aura quand même réussi à franchir la barrière des 9’000 points. Mais c’est à peu près la seule nouvelle de la semaine qui méritait d’être signalée. Pour le reste, les intervenants sont en train de faire leurs bilans de l’année (pour ceux qui sont encore au bureau), tout le monde se félicite de cette année « FABULEUSE » que personne n’avait vu venir (ou presque), mais peu importe, l’important étant de faire croire que l’on savait mais qu’on ne l’avait juste pas dit fort.
On ne parle plus du Trade Deal pour ne pas déranger les agapes de fin d’année et on ne parle pas encore des publications trimestrielles qui vont occuper notre mois de janvier –histoire de voir si les sociétés sont parvenues à vivre un bon trimestre malgré la gué-guerre sino-américaine.
Notre habituel tableau des performances démontre bien qu’il ne s’est strictement rien passé et la seule chose que l’on peut noter, c’est que sur l’année 2019, c’est quand même la Grèce qui affiche la meilleure performance absolue avec 50.10% de hausse – je retire le PHLX Semiconductor puisqu’il ne compte pas ; étant un indice purement sectoriel.
Performance des principaux indices mondiaux – Source : Investing.com
Pour le reste du monde, c’était pareil, très calme. L’Allemagne et la France font tout ce qu’ils peuvent pour rester là où ils sont et terminer l’année au plus haut depuis bien longtemps en espérant secrètement que la signature du Trade Deal 1.0 leur permettra d’aller chercher les plus hauts historiques dans la première partie de l’année. C’est tout à fait possible, puisqu’en cette année 2019 on s’est tout de même bien rendu compte que la performance des marchés n’a strictement rien à voir avec la performance des économies mondiales – la Grèce en est la preuve vivante.
La fin d’année en fanfare des ors
La seule chose qui est à retenir lors de ces derniers jours de 2019, c’est la forme resplendissante dans laquelle se trouve l’or noir et l’or jaune. J’avais donné un objectif de 65$ pour le baril et les 48 heures qui nous restent avant 2020 ne suffiront probablement pas pour me donner raison, mais je compte sur le mois de janvier pour me rattraper. Néanmoins le pétrole finit plutôt bien l’année, puisqu’à l’aube du Nouvel An, le baril frise les 62$.
Graphique du pétrole – Source : Investing.com
2020 aura été riche en émotion pour le baril, entre les swings des inventaires qui auront été clownesques durant toute l’année – personne ne se pose de questions sur le bien-fondés de ces derniers, puisqu’ils se rapprochent plus des jeux de hasards que d’autre chose, mais passons. Il y aura aussi eu les « fameuses » attaques de drones qui ont fait exploser le baril sur les 64$ au mois de septembre.
Attaques de drones qui ont « comme par miracle » disparus des écrans radars et dont personne ne parle plus – mais ça aura quand même bien aidé le lancement de l’IPO historique d’Aramco (la nouvelle plus grosse capitalisation du monde qui aura pulvérisé les smartphones et autres sociétés de software) – paradoxal à une époque où le secteur pétrolier vient de vivre une de ses pires années boursières et où tout le monde ne parle que du réchauffement climatique transformant Greta en icône historique mondiale. Quoi qu’il en soit, le baril va bien et devrait continuer à aller bien, sachant que Trump en aura besoin pour rassurer ses électeurs dépendant de ce business en 2020.
On sait bien que le baril ne doit pas aller trop haut pour plein de raisons économico-politiques. Comme ne pas donner trop de pouvoir aux Russes ou ne pas laisser l’inflation s’envoler, mais quelque part entre 65 et 70$, cela ne semble pas impossible. Le sujet sera encore longuement abordé en 2020, le secteur qui va avec aussi.
Tout ce qui brille est de l’or
S’il y a une chose qui finit de manière complètement illogique, c’est bien l’or.
Pour autant qu’il y ait une logique dans le monde merveilleux de la finance. Mais il est vrai que l’on nous « vend » toujours la même histoire dans les écoles de bourse : Si le marché monte, l’or doit baisser, étant une valeur « refuge ». Sauf qu’en 2019, ça n’aura été vrai que de temps en temps et les derniers jours de l’année laissent supposer que le métal jaune pourrait encore faire parler de lui en 2020.
Pendant quelques semaines en 2019, nous avons cru que l’or allait s’envoler au-dessus des 1800$, voir des 2’000 pour ceux qui y rêvent encore depuis 2011, mais les tribulations de Donald Trump avec la Chine auront empêché l’or de jouer pleinement sa carte. Les incertitudes qui nous attendent en 2020, des incertitudes comme :
- Le Trade Deal 2.0
- Le Trade Deal 3.0
- L’éventuelle destitution de Trump
- Le BREXIT – épisode 298
- Et l’élection Présidentielle Américaine,
Pour ne citer que les plus importants et sans parler des taux, de l’inflation, des dérives des banques centrales et d’un éventuel ralentissement économique pour ne pas dire : une récession…
On peut supposer que le métal jaune aura encore de quoi faire parler de lui en 2020, puisque de toute manière, quand on ne sait plus quoi faire et quand tout est tendu, trop tendu, la seule chose qui nous vient à l’esprit ; c’est l’or.
Graphique de l’or – Source : Investing.com
Sur le graphique ci-dessus, on voit que le métal jaune a cassé son canal descendant il y a quelques jours et que cela correspond à la reprise de sa tendance développée durant l’été 2019. Cette reprise est donc peut-être plus «saine» que l’explosion haussière brutale de l’été dernier. Affaire à suivre en 2020, mais une chose est sûre, l’or refuse de baisser, quoi qu’il arrive. Il faut tout de même noter qu’en tant que valeur « refuge », l’or aura tout de même progressé de 15% en 2019. Pas mal pour quelque chose de défensif.
Qu’attendre de cette semaine ?
Pas grand-chose. D’ici mardi soir nous devrions boucler l’année sans grandes surprises et d’ici le 2, nous allons mettre en place les premières pierres pour 2020 – année qui est considérée comme « assez dangereuse » par pas mal de stratèges qui ne veulent plus croire à la suite du Bull Market et qui se basent sur le fait que statistiquement « la correction » majeure est plus proche aujourd’hui que la semaine dernière.
Je ne vais pas rentrer en détail dans mes prévisions pour 2020 – on y reviendra dans quelques jours – mais disons que je reste pas mal convaincu sur le fait que l’on ne baisse jamais sur une année électorale, que statistiquement, après une multiple baisse des taux, le marché devrait continuer à monter et que l’économie ne va pas si mal – surtout aux USA. Il y a donc encore un peu d’espoir de voir le marché continuer à monter alors que tout le monde reste convaincu que ça ne peut plus durer.
C’est d’ailleurs ce qui m’a rassuré en 2019 et ce qui devrait me rassurer en 2020 ; le fait que « tout le monde est prudent » et que « tout le monde attend la correction finale ».
En attendant, comme nous sommes à quelques heures de cette nouvelle année, je saisi l’occasion de vous souhaiter un joyeux réveillon et une très belle année 2020 – je me réjouis de vous retrouver l’année prochaine.
Thomas Veillet
CIO
Merion Swiss Partners